Les abandons en début d'études d'infirmiers ont triplé en 10 ans

Une étude de la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) publiée le 11 mai montre que le nombre d'inscrits en première année d'études d'infirmiers est à son plus haut niveau depuis 2010 mais que le taux d'abandon en première année a triplé en 10 ans.

L'étude a été réalisée à partir des données de l'enquête annuelle sur les écoles de formation aux professions de santé. En 2021, 35.355 personnes étaient inscrites en première année du cursus infirmier.

Le nombre d'inscriptions était stable dans les années 2010, autour de 31.000, avant de fortement progresser en 2019, juste avant la hausse des quotas de places dans les instituts de formation en soins infirmiers (Ifsi).

Parallèlement, "le nombre de diplômés chaque année a baissé de 7% entre le pic des années 2010 et 2021 (de 26.500 à 24.500)", est-il pointé.

Cela s'explique notamment par une hausse importante du nombre d'abandon en première année: alors que 3% de ces étudiants ont quitté le cursus d'infirmier en 2011, ils étaient 10% en 2021.

Une enquête du Comité d'entente des formations infirmières et cadres (Cefiec) avait, elle, avancé que 18,5% des inscrits en première année en 2021 n'avaient pas poursuivi leur cursus en deuxième année, un chiffre qui englobe notamment les redoublements.

Le taux d'abandon en deuxième et troisième année est resté également "élevé", note la Drees, à 7% en deuxième année et 4% en troisième année en 2021.

Sur l'ensemble de la scolarité, les départs définitifs ont progressé en 10 ans, mais de manière moins marquée. Ils concernaient 14% des inscrits de la promotion 2018-2021, soit 3 points de plus que pour la promotion 2011-2014.

Pour la promotion 2018, 39% de ces abandons ont eu lieu en première année, 36% en deuxième année et 25% en troisième année de scolarité. "Par rapport à la promotion 2011, les abandons en première année sont ainsi relativement plus nombreux (ils représentaient 34% des abandons de la promotion 2011) et ceux en troisième année sont relativement moins nombreux (30% des abandons de la promotion 2011)", détaille la Drees.

L'étude constate également que les abandons sont plus fréquents en Normandie (19%) et dans les Pays de la Loire (18%) pour la promotion 2018. Si la Provence-Alpes-Côte d'Azur est la moins touchée, toutes les régions ont néanmoins vu ce taux s'accroître entre les promotions 2011 et 2018.

En 2021, c'est dans les Hauts-de-France que le taux d'abandon en première année est le plus élevé, à 14,2%.

"Les hommes abandonnent plus fréquemment leurs études d'infirmiers que les femmes", observe en outre la Drees. Ceux qui représentent 13% des personnes inscrites en 2021 affichaient un taux de départ définitif de 19% sur la promotion 2018, contre 13% pour les femmes.

Au-delà du cursus de soins infirmiers, l'étude se penche aussi sur les abandons dans d'autres formations en santé. Ainsi, en première année d'aide-soignants, ce taux s'élevait en moyenne à 9% en 2011 contre 4,2% en 2013.

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