Le Réseau des acheteurs hospitaliers souhaite mieux accompagner les directeurs et les responsables achats sur les opérations de nettoyage et de bionettoyage, "clés d'un parcours soigné".
Dans
son guide, publié fin novembre, il rappelle dans un premier temps que le nettoyage consiste à éliminer les salissures afin d'assurer la propreté, l'esthétique et la maintenance préventive des revêtements et locaux. Le bionettoyage est en revanche un procédé qui complète le nettoyage préliminaire, impératif, par une opération de désinfection. Il concourt à la prévention des infections associées aux soins (IAS).
"Essentiels pour un établissement de santé, les nettoyage, bionettoyage et bio-décontamination ne relèvent toutefois d’aucun champ réglementaire spécifique", soulignent les auteurs du guide. Bien que non auditée par la Haute autorité de santé (HAS), l'activité de nettoyage, partie intégrante du parcours de soins, voit son efficacité appréciée par la méthode du patient traceur.
Aussi, "un pilotage quotidien de l’activité de propreté est impératif, pour animer la coordination des équipes, veiller au respect des protocoles arrêtés et garantir la performance des prestations, à travers des process formalisés de suivi et de contrôle", souligne le Resah.
Cartographier en détail et de manière exhaustive les différents locaux de l'établissement, et garder la prestation en interne, "si les moyens humains et budgétaires sont capables de soutenir une telle activité" et cela afin de garder la main sur une fonction essentielle à l'image de l'établissement, sont les deux premières recommandations du Resah.
Le choix de l'externalisation du bionettoyage est néanmoins abordé par les auteurs du guide. "Une tendance croissante", relève le Resah.
Il précise ensuite qu'un suivi du bionettoyage doit être réalisé. Cette démarche est adossée à des contrôles, inopinés et contradictoires, formalisés dans un process transparent. En cas d'externalisation, ces résultats viennent compléter les autocontrôles du prestataire.
Le dernier chapitre de ce guide aborde les questions de RSE. "Dans le secteur de la propreté, la sécurité au travail est un sujet central", note le Resah. "Alors que la direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares, ministère du travail) indiquait en 2019 que les charges lourdes, les mauvaises odeurs et les risques infectieux menacent plus les agents de services hospitaliers en charge du nettoyage que les autres professionnels de la propreté, ces derniers étaient en 2020 victimes encore de plus de 13.000 accidents".
Le Resah évoque le management durable des ressources humaines, l'éco-entretien et les achats responsables comme autant de pistes pour limiter les risques des professionnels hospitaliers du bionettoyage.
Le Resah a adopté son nouveau plan stratégique
Par ailleurs, le réseau a adopté début décembre son plan stratégique à "horizon 2027", a annoncé Dominique Legouge, directeur de la centrale d'achat, aux Journées de l'achat hospitalier (JAH), organisées par le Resah.
Ce plan se décline en deux axes. Le premier vise à "continuer à inscrire l'ensemble" des actions du Resah dans le parcours national des achats et des relations fournisseurs responsables et à en faire "la colonne vertébrale de son action" ou encore "un vecteur de motivation pour nous, nos équipes et nos adhérents".
Le Resah vise à "améliorer" sa performance achat "en respectant les 10 engagements de la charte achats responsables". Il travaillera à conserver
le label "relations fournisseurs et achats responsables" (RFAR). "Chaque année, on est audité et chaque année, on peut le perdre", a souligné Dominique Legouge.
"On fera en sorte de continuer à mobiliser nos différents départements […] pour aider les adhérents et les fournisseurs à rentrer dans le parcours achats responsables", a-t-il poursuivi. En ce qui concerne les fournisseurs notamment, "on va essayer de leur partager le référentiel qui fonde ce parcours".
Le deuxième axe du plan stratégique vise à "promouvoir le bon usage de l'offre de soins" de la centrale d'achat "en proposant de nouveaux services" à ses adhérents.
Le Resah veut ainsi "aider les adhérents à trouver des solutions globales" sur des sujets comme la transition énergétique, la gestion des déchets, la restructuration des plateaux techniques et logistiques, la cybersécurité, entre autres.
La centrale d'achat veut aussi aider les directions logistiques dans les groupements hospitaliers de territoire (GHT) Ã "nourrir leurs plans d'action achats et logistique".
Le Resah va aussi plancher sur les sujets de décarbonation de certains segments d'achat stratégique. Des sujets comme l'optimisation de la supply-chain interne et l'intégration de produits et services innovants pour faire des gains d'efficience dans les établissements seront abordés dans le cadre du plan stratégique.
Un travail de renforcement des partenariats avec les opérateurs sera également engagé. "Il est nécessaire, dans un contexte de ressources rares, de mutualiser avec les autres opérateurs qui sont sur des champs voisins, de mutualiser les expertises, les expériences et les moyens", a fait valoir Dominique Legouge.
Il a évoqué un renforcement du partenariat avec l'Agence nationale d'appui à la performance des établissements de santé et médico-sociaux (Anap). L'objectif est d'essayer "de faire en sorte que les achats faits à travers les centrales puissent accompagner les grands projets de transformation que l'Anap va porter dans les prochaines années".
Avec les autres centrales d'achat, "il est important de ne pas se faire concurrence sur certains sujets. La concurrence crée de la valeur, mais peut en détruire sur certaines thématiques", a avancé le directeur.
Le lien avec UniHA sera "approfondi" via le consortium re-Uni. Le travail sur la sécurisation des approvisionnements sera poursuivi. En outre, les centrales plancheront sur les sujets de réindustrialisation, ou encore de l'harmonisation et de la standardisation "de l'interfaçage de nos systèmes d'information qui se développent" avec ceux des industriels.
Dominique Legouge a évoqué pour le Resah des recrutements prévus dans le cadre du plan stratégique pour "de nouvelles compétences", entre autres sur les systèmes d'information (SI) et la gestion des données. La centrale d'achat emploie aujourd'hui 200 personnes.
Le Resah va en outre mettre en place une nouvelle gouvernance pour se rapprocher des adhérents en fonction des collèges régionaux, dans le cadre d'une nouvelle convention constitutive.
Enfin, Dominique Legouge a annoncé que des journées régionales du Resah seront créées au premier semestre 2023 dans les régions, et qu'un vivier d'experts sera constitué pour aider la centrale dans les achats.
Geneviève de Lacour et Jean-Yves Paillé
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