Habitat inclusif: Edouard Philippe a confié une mission à Denis Piveteau
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Au congrès de la Fehap, Agnès Buzyn a annoncé que le premier ministre avait confié une mission sur le récent sujet de l'habitat inclusif à Denis Piveteau. Elle visera à élaborer "une stratégie nationale de mobilisation en faveur" de ce dispositif, a complété Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat chargée des personnes handicapées.
La stratégie "doit partir du domicile, quel qu’il soit", a souligné Agnès Buzyn à propos de la réforme "grand âge autonomie", le 28 novembre en clôture du congrès de la Fédération des établissements hospitaliers et d'aide à la personne privés non lucratifs (Fehap) à Marseille.
"Elle doit passer par l’hôpital et aller jusqu’à l’accompagnement de la personne en établissement", a-t-elle poursuivi.
L’habitat "constitue à lui seul un outil très puissant de prévention lorsqu’il est inclusif", a-t-elle fait valoir. "C’est le sens de la mission que vient de confier le premier ministre à Denis Piveteau", a-t-elle annoncé, ajoutant qu'elle "[présenterait] dans les tout prochains jours les grands axes de cette stratégie de détection des fragilités pour que nos concitoyens vieillissent demain en bonne santé".
Rappelons que Denis Piveteau préside la commission pour la promotion de la bientraitance dans l'aide à l'autonomie.
Egalement présente à la clôture du congrès de la Fehap, Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat chargée des personnes handicapées, a aussi mentionné cette mission, visant a-t-elle dit à "proposer une stratégie nationale de mobilisation en faveur de l'habitat inclusif".
"Après l'instauration d'un 'forfait habitat inclusif', nous devons amplifier le mouvement, le généraliser, changer d'échelle", a-t-elle expliqué.
Agnès Buzyn a également évoqué les "métiers, que nous devons rendre plus attractifs, pour les personnes qui font ce choix courageux de les exercer auprès des personnes âgées, à qui nous devons proposer des perspectives, quel que soit le secteur d’exercice".
"Nous mettrons en oeuvre les préconisations du rapport de Myriam El Khomri", a-t-elle assuré. "Ce travail est inédit, il est très en prise avec les réalités de terrain et il nous engage à agir."
Lors de la présentation du rapport de l'ancienne ministre du travail, fin octobre, la ministre des solidarités et de la santé a annoncé qu'Edouard Philippe nommerait une personnalité qualifiée pour piloter le plan en faveur des métiers du grand âge, ce que le premier ministre n'a pas encore fait.
Agnès Buzyn a aussi insisté sur la "capacité à construire un partenariat renouvelé avec les départements". Cet exercice "que j’assumerai pleinement devra être l’occasion d’une clarification courageuse des compétences entre l’Etat au sens large et les départements", a-t-elle expliqué.
Le rôle des départements "doit être recentré sur l’accompagnement des personnes en perte d’autonomie en amont de l’établissement".
Et alors que de nombreux acteurs du secteur s'inquiètent d'un calendrier non tenu et d'un report du projet de loi, Agnès Buzyn a pointé "sa détermination à porter la réforme du grand âge et de l’autonomie". "J’en connais parfaitement la complexité", a-t-elle souligné. Et d'ajouter: "Les solutions de financement ne peuvent en aucun cas être un alibi".
"Nous devons cette réforme aux Français parce que l’inquiétude face au vieillissement de la population est immense et parce qu’il y a, je le crois, encore de la place pour de très grandes avancées sociales dans notre pays."
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